Ces missions sont menées au sein d’un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel, ayant d'abord (de 1971 à 2007) un statut analogue à celui des universités, puis par décret du 8 mars 2007, le statut de "grand établissement".
L'histoire de Grenoble INP - UGA montre combien notre établissement travaille, depuis son origine, en étroite collaboration avec l'industrie. La genèse de l'Institut polytechnique est fortement liée aux débuts de la houille blanche.
Genèse de l'Institut polytechnique
Paul Janet, Joseph Pionchon et Louis Barbillion
C'est en 1892 qu'un jeune maître de conférences, Paul Janet, inaugure à Grenoble le premier cours d'électricité industrielle. Cet enseignement rencontre un tel succès que, sur l'insistance de notables et industriels locaux, la faculté des sciences décide de lui donner un caractère permanent.
En 1898, une séance historique du conseil de l'Université décide la création d'un Institut d'électrotechnique. Rattaché à la Faculté des sciences, l'ancêtre de l'Ecole nationale supérieure d'ingénieurs électriciens accueille sa 1ère promotion en 1900. Les années qui suivent sont marquées par le travail de Louis Barbillion, nommé directeur en 1904, et qui rêve d'établir à Grenoble une véritable université technique du Sud-Est, par l'adjonction à l'électrotechnique, d'autres spécialités.
Dans les années vingt, les besoins industriels se précisent et les programmes de formation s'enrichissent, entraînant la fondation de l'Institut d'électrochimie et d'électrométallurgie (IEE), puis de l'Ecole d'ingénieurs hydrauliciens (EIH). A partir de 1928, René Gosse remplace Louis Barbillion à la tête de l'IPG. Ses qualités de gestionnaire et son important réseau relationnel lui permettent de poursuivre le développement scientifique de Grenoble. Malgré la crise des années trente, il parvient à terminer les vastes travaux d'aménagement de l'Institut, ouvrant ainsi à l'établissement de nouvelles possibilités d'expansion.
Sous l'impulsion de Félix Esclangon et de Louis Néel, sont fondées l'Ecole nationale supérieure d'électronique et de radioélectricité de Grenoble (ENSERG) en 1958, et l'Ecole nationale supérieure d'informatique et de mathématiques appliquées de Grenoble (ENSIMAG) en 1960.
L'Institut national polytechnique de Grenoble (INPG), qui fédère six écoles, est créé par décret du 23 décembre 1970. Louis NÉEL, prix Nobel de Physique, en devient le premier président en 1971.
Louis NÉEL
Trois autres écoles voient le jour : l'Ecole nationale supérieure de physique (ENSPG), en 1985, l'Ecole nationale supérieure de génie industriel (ENSGI), en 1990, et à Valence, l'Ecole supérieure d'ingénieurs en systèmes industriels avancés Rhône-Alpes (ESISAR), en 1995 ainsi que le département Télécommunications en 1999.
Grenoble INP - UGA aujourd'hui
Parvis Louis Néel, Minatec
L'Institut participe également à la gouvernance des deux pôles de compétitivité au sein desquels il est particulièrement actif : Minalogic, pôle mondial en micro nanotechnologies et logiciels embarqués et TENERRDIS, dans le domaine des énergies renouvelables.
Il est également très impliqué dans le RTRA (Réseau Thématique de Recherche Avancée) "Nanosciences aux limites de la nanoélectronique" et dans deux Instituts Carnot "Logiciels et systèmes intelligents" et "Energies du Futur", qu'il pilote.
La réforme et le "grand établissement"
A la suite de plusieurs évaluations (notamment par l'International Visiting Committee), Paul Jacquet (président puis administrateur général de l'Institut de 2002 à 2012) lance un projet de réforme de grande envergure de 2004 à 2008. Cette réforme concerne toutes les missions confiées par l'État : la formation, la recherche et la valorisation ainsi que le mode de gouvernance.
Le statut de grand établissement est obtenu le 8 mars 2007. Il permet de modifier la gouvernance de l'Institut, notamment la composition des trois conseils (conseil d'administration, conseil scientifique, conseil des études et de la vie universitaire) en augmentant considérablement la participation des personnalités extérieures, en donnant la possibilité aux présidents des conseils des six nouvelles écoles de faire partie du conseil d'administration, et en faisant présider le CA par un industriel.
Une direction de la recherche est mise en place le 1er janvier 2008. Elle a pour vocation d'animer la politique scientifique et de gérer l'ensemble des laboratoires rattachés à l'établissement (jusqu'alors les laboratoires étaient rattachés aux écoles).
Six nouvelles écoles d'ingénieur ont été ouvertes à la rentrée 2008. C'est la première fois de son histoire que l'INP Grenoble entreprend de revoir le périmètre de ses écoles, d'en réduire le nombre et d'adopter une carte de formation homogène. L'Institut devient Grenoble INP et rassemble :
- Grenoble INP - Ense3 (issue du regroupement de l'ENSHMG et de l'ENSIEG),
- Grenoble INP - Ensimag (issue du regroupement de l'ENSIMAG et de Télécom),
- Grenoble INP - Esisar,
- Grenoble INP - Génie industriel (issue du regroupement de l'ENSGI et d'une partie de l'ENSHMG),
- Grenoble INP - Pagora (issue de l'EFPG)
- Grenoble INP - Phelma (issue de l'ENSEEG, de l'ENSPG et de l'ENSERG).
Grenoble INP - Pagora
Notre établissement s'est aussi développé à l'international en créant plusieurs laboratoires internationaux et une école d'ingénierie à Canton en Chine dans le cadre d'un consortium piloté par Grenoble INP - UGA et regroupant l'Institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN dépendant du CEA), l'Ecole des mines de Nantes, l'Ecole nationale supérieure de chimie de Montpellier et l'Ecole nationale supérieure de chimie de Paris. L'Institut franco-chinois de l'énergie nucléaire (IFCEN) ouvre ses portes le 1er septembre 2010.
Grenoble INP, Institut d'ingénierie et de management de l'Université Grenoble Alpes
Le projet "Grenoble, université de l'innovation" a été sélectionné dans le cadre de l'appel d'offres 2008 du ministère "opération campus" parmi les 12 retenus en France. Grenoble fait donc partie des "12 grands campus de demain" à visée internationale. Le Ministère a attribué en juillet 2009 la somme de 400 M€ au projet grenoblois pour la mise en place d'importants pôles thématiques. Grenoble Université de l'Innovation est un consortium qui réunit les 11 partenaires impliqués dans le développement scientifique (universités, grandes écoles, organismes de recherche). Ce consortium est fortement soutenu par les collectivités territoriales. Ce projet ambitieux dessine l'avenir scientifique de Grenoble pour les 20 prochaines années.
L'établissement public expérimental (EPE) Université Grenoble Alpes est constitué au 1er janvier 2020. L’Université Grenoble Alpes, Grenoble INP - UGA, Sciences Po Grenoble et l’Ecole nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble (ENSAG), se sont regroupés dans une université unique dotée d’un fort rayonnement international. Ouverture et diversité, responsabilité sociale et environnementale, dynamisme et innovation sont les maîtres mots de cette ambition partagée.