100 ans plus tard, le mardi 18 mars dernier, dans le locaux de Grenoble Alpes Métropole, Roland Vidil, ancien directeur de l’ENSIEG (actuellement Grenoble - INP, Ense³) et actuel président de l’association Hydro21, déclarait ouverte, avec une pointe d’émotion, la célébration du centenaire de l’Exposition internationale de la houille blanche et du tourisme, en présence de plusieurs représentant·es institutionnels (Grenoble Alpes Métropole, le département de l’Isère, les communautés des communes du Grésivaudan et de l’Oisans, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, …) et du monde socio-économique (Artelia, CNR, EDF, GEG, Hydrocop, …) et culturel (la Maison Bergès - Musée de la houille blanche, l’Hexagone, …). Cette célébration, à laquelle Grenoble INP - UGA et ses écoles sont associés, ainsi que la Fondation Grenoble INP et IN’Partners, se poursuivra jusqu’au mois d’octobre.
Un peu d’histoire …
21 Mai 1925 : Paul Mistral, maire de Grenoble, inaugure l’Exposition internationale de la houille blanche et du tourisme, qui se terminera le 25 octobre de la même année.
A l’époque, la ville de Grenoble est déjà un centre de référence de l’innovation hydroélectrique : Aristide Bergès, d’origine ariégeoise et dont le père était papetier, s’est installé à Lancey en 1869 et y a fondé une papeterie moderne, utilisant la force des chutes d’eau du massif de Belledonne pour actionner les machines industrielles. En 1882, lors d’une exposition à Grenoble, il popularise le terme « houille blanche », convaincu que l’eau des montagnes peut produire autant d’énergie que le charbon (la « houille noire »). Son esprit pionnier marque le début du développement hydroélectrique et industriel dans les Alpes et plus largement en France : Grenoble attire de nombreux ingénieurs et industriels, le besoin d’expertises en électricité et hydroélectricité se fait de plus en plus sentir.
A l’origine de l’Institut polytechnique de Grenoble
En 1892, Paul Janet, un jeune physicien formé à l’Ecole Normale Supérieure, inaugure un cours du soir d’électricité industrielle qui a un succès retentissant. En 1898, sur l'insistance de notables et industriels dauphinois, la faculté des sciences de l’université de Grenoble décide de lui donner un caractère permanent : l’Institut d'Electrotechnique de Grenoble (IEG) ouvre ses portes à la rentrée 1900 et est inauguré en grande pompe au printemps 1901, année du premier congrès de la houille blanche. Il accueille 18 étudiants. Joseph Pionchon, son directeur, avait annoncé, dès 1899 : « S'il est une ville où l'enseignement supérieur, technique et pratique de l'électricité industrielle doit trouver tout naturellement place à côté des autres enseignements universitaires, c'est assurément la ville de Grenoble... où, par suite de l'abondance des puissances motrices hydrauliques, des installations électriques de tout genre se sont multipliées et continuent à se développer plus que partout ailleurs, la ville de Grenoble est en effet en matière d'électricité industrielle, un centre d'information et d'études pratiques de premier ordre ».
En 1907, l'Union des fabricants de papiers et cartons crée l'Ecole française de papeterie (EFP), annexée à l'Institut d’Electrotechnique. A la même période, l'hydraulique et la mécanique, puis l'électrochimie et l'électrométallurgie, commencent à se développer et en 1921 un ensemble de formations d’ingénieurs, adossé à des laboratoires de recherche et soutenu par le tissu industriel régional prend le nom … d'Institut Polytechnique de Grenoble. Vous avez dit synergie formation-recherche-innovation-entreprises ?!?
Un héritage tourné vers le futur
L’Exposition internationale de la houille blanche et du tourisme de 1925 a marqué un tournant pour Grenoble, avec un héritage architectural, touristique et économique appréciable encore aujourd’hui :
- on lui doit par exemple la Tour Perret, premier gratte-ciel en béton armé français, l’aménagement du Parc Paul Mistral, ainsi qu’une première transformation du quartier de Bouchayer-Viallet, où se situait l’évènement ;
- elle a renforcé la place de Grenoble comme capitale de l’hydro-électricité, un secteur clé pour l’aménagement du territoire alpin et l’essor de son économie. La houille blanche, modèle d’énergie durable, stockable et pilotable, est aujourd’hui un levier de la transition énergétique ;
- elle a attiré des investissements qui ont permis l’industrialisation et le développement des infrastructures modernes à l’origine de tout l’écosystème économique actuel ;
- elle a mis en avant les Alpes comme destination touristique, en promouvant les sports d’hiver et le tourisme thermal, en démocratisant les sports de montagne et en anticipant la croissance des stations de ski dans les décennies qui ont suivi … favorisant sans doute le choix de Grenoble pour l’accueil des jeux olympiques d’hiver de 1968 et plus largement son ouverture internationale ;
- elle a impulsé une dynamique d’innovation, permettant à Grenoble de se positionner comme le pôle de recherche scientifique et technologique de référence qu’elle est aujourd’hui.
Le centenaire de l’Exposition internationale de la houille blanche et du tourisme est l’occasion de (re)découvrir cet héritage, à travers une centaine d’initiatives proposées par une quarantaine de partenaires institutionnels, industriels et associatifs, sous la coordination d’Hydro21 . Des temps forts sont d’ores et déjà proposés pour un parcours entre passé et futur, n’hésitez pas à consulter le programme !
En particulier, IN’Partners, en partenariat avec l’Institut Carnot Energies du Futur, propose des visites de laboratoires (LEGI, CREMHYG), ainsi que de General Electric. Le 21 mai matin, 100 ans jour pour jour après l’inauguration de l’Exposition de 1925, une matinée de conférences/débats sur l'hydro-électricité est organisée à Grenoble INP - Ense3, UGA. D’autres manifestations viendront s’ajouter tout au long de l’année. Pour en savoir plus … restez en ligne !
Le centenaire de l’Exposition internationale de la houille blanche et du tourisme est une initiative co-portée par Hydro 21, Grenoble-Alpes Métropole, la communauté de communes de l'Oisans et la communauté de communes du Grésivaudan et la Maison Bergès - Musée de la Houille Blanche (Département de l'Isère).