Les systèmes d’arrosage automatiques par aspersion ou goutte à goutte distribuent l’eau indifféremment des précipitations récentes, de l’exposition de la zone arrosée au soleil, ou encore des besoins hydriques de l’espèce végétale présente.
Pour pallier cette aberration et réaliser des économies d’eau tout en répondant au mieux aux besoins des végétaux, Julien Ferrero, dirigeant d’une PME valentinoise, a inventé un système d’arrosage qui permet d’économiser jusqu’à 80% d’eau sur un terrain hétérogène. Baptisé
Liebearth, comme « aimer » en allemand et « terre » en anglais, ce système repose sur des capteurs d’humidité placés tous les 10 à 15 mètres à quelques centimètres de profondeur, pour collecter en temps réel des données sur l’état de sécheresse du sol. Ces dernières sont transférées à l’ordinateur central qui, par un procédé d’intelligence artificielle, décide de la quantité d’eau à fournir sur chaque micro-parcelle.
Une portée de plusieurs kilomètres
Le premier prototype mis au point peut communiquer avec des capteurs distants de 150 mètres. Mais pour intéresser les terrains de golf et les exploitations agricoles, cela n’est pas suffisant. C’est pourquoi Julien Ferrero, qui a depuis démissionné de son poste à responsabilités pour se consacrer à son projet, a fait appel aux
projets industriels de Grenoble INP – Esisar, afin d’étendre la portée de son système de 150 mètres à plusieurs kilomètres. Trois étudiants de quatrième année se penchent actuellement sur le problème.
Le protocole de télécommunication actuellement utilisé par le système est le WiFi, lequel permet la transmission d’information sur de faibles distances. «
Nous allons devoir créer un protocole de communication sans fil, basé sur la technologie LoRa, pour qu’il soit compatible avec des distances plus importantes, expliquent les futurs ingénieurs. Ce nouveau protocole devra en outre permettre d’envoyer des ordres simples au système d’arrosage en fonction des informations collectées et des paramètres enregistrés par l’utilisateur selon ses attentes. Le protocole de communication descendant sera réduit au strict nécessaire afin de de ne pas alourdir les coûts ». Le projet, qui ne fait que commencer, doit durer six mois. A suivre…