Responsables d’un décès sur six dans le monde, les maladies respiratoires représentent un enjeu majeur de santé publique. En tête, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et l’asthme affectent des centaines de millions de personnes et représentent 46,7 % des dépenses de santé liées aux pathologies respiratoires. Pourtant, leur diagnostic reste complexe, long et coûteux, nécessitant plusieurs consultations et des équipements médicaux onéreux. C’est dans cette brèche que compte bien s’engouffrer Altus, start-up issue du GIPSA-lab* et incubée par Linksium, qui développe une technologie de rupture alliant imagerie ultrasonique et intelligence artificielle.
Une technologie disruptive pour un diagnostic accessible
Altus repose sur une innovation brevetée : un gilet équipé d’une matrice de capteurs ultrasoniques capable d’analyser les poumons en temps réel, sans contact et sans radiation. Contrairement aux outils classiques comme la spirométrie ou le scanner, qui imposent une coopération active du patient et des expositions aux rayons X, cette technologie permet une évaluation continue, précise et autonome des maladies respiratoires. Grâce à une analyse fine des signaux ultrasonores, elle génère une tomographie fonctionnelle des poumons et permet un suivi en temps réel de l’évolution des pathologies.
Développée à partir des travaux de Cornel Ioana au sein du laboratoire GIPSA-lab cette technologie repose sur une approche novatrice : au lieu d’une simple imagerie par réflexion des ondes, Altus exploite la déformation des signaux ultrasonores dans les tissus pulmonaires pour identifier les anomalies. Un traitement avancé des données permet ainsi de détecter la BPCO et l’asthme dès les premiers stades et d’adapter le suivi des patients.
Le projet bénéficie déjà d’un brevet déposé et de l’appui de Linksium pour sa maturation technologique et son déploiement industriel. Il prévoit une première mise sur le marché en 2026, après une phase de validation clinique en partenariat avec le CHU de Grenoble.
Un marché porteur et un impact sociétal fort
Le marché mondial des dispositifs médicaux dédiés aux maladies respiratoires est estimé à 6 milliards de dollars, avec une croissance rapide liée aux enjeux de dépistage et de suivi à distance. En ciblant les pneumologues hospitaliers et libéraux, Altus vise un chiffre d’affaires de 24 millions d’euros d’ici cinq ans. À terme, son dispositif pourrait aussi être utilisé dans des campagnes de dépistage précoce ou intégré aux services d’urgence et de soins intensifs.
Mais au-delà des perspectives économiques, Altus ambitionne surtout de révolutionner la prise en charge des maladies respiratoires en démocratisant l’accès au diagnostic. En divisant par quatre les coûts d’examen et en réduisant le délai moyen de diagnostic de 30 jours à 3 jours, la start-up grenobloise ouvre la voie à une médecine plus préventive et efficace.
* CNRS / UGA / Grenoble INP - UGA
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