Brigitte Plateau, administrateur général de Grenoble INP, a introduit la cérémonie d'inauguration d'une chaire industrielle d'excellence sur les Smart grids, née du partenariat d'ERDF et de la Fondation Partenariale de Grenoble INP, présidée par Claude Ricaud. Cette chaire entend apporter une réponse aux défis scientifiques, technologiques, économiques et sociétaux auxquels sont confrontés aujourd'hui les réseaux de distribution d'énergie, en faveur du développement des Smart grids, qui sont pour Marc Boillot, directeur de la Stratégie et des Grands Projets d'ERDF,
« une révolution copernicienne », une réponse aux multiples défis auxquels sont confrontés les réseaux de distribution d'électricité.
Cette signature a été organisée par Valérie Bonnardel, nouvelle directrice de la Fondation partenariale de Grenoble INP, avec l'aide de Jean-Claude Sabonnadière, professeur émérite Grenoble INP. A l'issue de la cérémonie, les personnes présentes ont pu échanger ensemble autour d'un cocktail convivial.
Qu'est ce que les Smart grids ?
Certains d'entre vous en ont peut-être déjà entendu parler sans vraiment savoir ce dont il s'agit exactement.
« Les Smart grids sont des réseaux intelligents', des réseaux électriques d'un genre nouveau destinés à faire évoluer l'ensemble du réseau actuel qui date de la fin du XIXe siècle, sans pour autant le remplacer ce qui serait trop coûteux », explique Nouredine Hadjsaid, professeur à Grenoble INP - Ense3 et responsable de la chaire. De manière générale, un réseau électrique rassemble les fonctions de production, de distribution et de consommation, et chaque machine est reliée par des lignes électriques. Or, l'intégration des productions décentralisées d'énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque) sur des réseaux conçus pour acheminer l'électricité à sens unique depuis les centrales de production vers les utilisateurs, engendre une complexification de leur fonctionnement préjudiciable à la sécurité de l'approvisionnement.
« Aujourd'hui, 250 000 installations d'énergies renouvelables existent en France, a indiqué Marc Boillot directeur de la Stratégie et des Grands Projets chez ERDF.
D'ici à 2020, il faudra répondre à un million de producteurs d'électricité connectés au réseau, qui lui-même desservira 40 millions de consommateurs ! »
L'introduction des technologies de l'information et de la communication pallie cette difficulté et ouvre des perspectives nouvelles dans la maîtrise de la demande énergétique en intégrant le consommateur dans le pilotage du réseau. Pour les fournisseurs ou distributeurs d'énergie, les smart grids permettront une intégration plus simple des énergies propres aux réseaux. Ils pourront aussi plus facilement éviter les pannes causées par des surcharges.
Pourquoi une chaire industrielle ?
La création d'une chaire industrielle ERDF au sein de la Fondation Partenariale Grenoble INP permet de répondre à cette
forte évolution technologique, et à son impact sur les réseaux de distribution. Elle porte à la fois sur les nouvelles architectures de réseau à mettre en œuvre, sur l'observation et le pilotage de ces réseaux, sur les réseaux informatiques et de télécommunications (dimension, nature, protocoles et interfaces), les aspects cyber-sécurité, les nouveaux modèles économiques et de régulation, les nouveaux usages. Ce sont des éléments qui vont structurer à la fois le programme de recherche et le programme pédagogique de cette chaire d'excellence.
L'une des forces de cette chaire d'excellence est de pouvoir étayer les programmes scientifiques et enseignements théoriques par des travaux pratiques de grande envergure, grâce notamment à l'utilisation des plateformes performantes telle que PREDIS, dont la visite a conclu cette cérémonie d'inauguration.
La plateforme expérimentale PREDIS est un centre d'innovation et de formation sur l'énergie distribuée installée sur 2500 mètres carrés dans les locaux de l'Ense3 sur le campus universitaire de saint Martin d'Hères. Plus précisément, il s'agit d'un outil de démonstration sur la gestion intelligente de l'énergie représentant un réseau physique d'énergie au plus proche des réseaux réels, permettant de relier différents modes de production d'énergie décentralisée à différents usages au travers d'un système expert de supervision.
Geneviève Fioraso, député de l'Isère et Olivier Métais, directeur d'Ense3 se sont également félicités d'une telle initiative, suivis de François Loos, ancien ministre et président de l'ADEME, pour qui
« les partenaires grenoblois, dont le dynamise n'est plus à démontrer en matière de recherche sur l'efficacité énergétique, n'ont pas de temps à perdre pour rester dans la course et faire face à la concurrence européenne, américaine et japonaise dans ce domaine ».
De gauche à droite : Marc Boillot (directeur de la Stratégie et des Grands Projets d'ERDF), Claude Ricaud (président de la Fondation Partenariale de Grenoble INP) Brigitte Plateau (administrateur général de Grenoble INP) Olivier Métais (directeur de Grenoble INP - Ense3) et au pupitre Nouredine Hadjsaid (professeur à l'Ense3)
Claude Ricaud, François Loos, Geneviève Fioraso, Nouredine Hadjsaid, Brifitte Plateau, Jean-CLaude Sabonnadière, Marc Boillot et Olivier Métais