Relativement peu coûteux, flexibles, transparents, électriquement actifs et homogènes, les « nanonets » présentent des propriétés qui pourraient être mises à profit notamment dans le domaine du diagnostic médical. Les nanonets (pour "NANOstructured NETwork") sont des réseaux non organisés constitués de nanofils de semiconducteurs. Au laboratoire, Céline Ternon et ses collègues étudient tout particulièrement les nanonets de silicium, pour lesquels ils ont mis au point un procédé de fabrication reproductible, et étudié les capacités d’hybridation avec l’ADN.
Vers une lecture simplifiée de biomarqueursEn effet, ces nanonets pourraient remplacer avantageusement les classiques « puces à ADN » pour la détection de pathogène, ou encore de polluants. Car si le principe de fonctionnement des puces à ADN est simple, leur mise en œuvre est relativement complexe : elle nécessite de marquer préalablement l’échantillon à analyser par un fluorophore et de disposer d’un système d’acquisition et d’analyse des images d’hybridation.
« La complexité de ces opérations limite l’usage des puces à ADN au laboratoire, explique Céline Ternon. D’où l’intérêt des nanonets, sur lesquels l’hybridation d’ADN entraîne une modification des propriétés électriques facile à mesurer. » Les prototypes de laboratoire donnent déjà des résultats prometteurs.
Dans le cadre du projet Européen
Nanonets2sense, initié et porté par Mireille Mouis de l'IMEP-LaHC, la jeune scientifique travaillera également sur des nanoréseaux de ZnO (oxyde de zinc), un oxyde métallique dont les propriétés sont compatibles avec la détection de gaz.
« A terme, nous envisageons de proposer un détecteur d’acétone dans l’haleine des patients diabétiques, car cette substance est y présente en quantité élevée lors d’une crise d’hypoglycémie. » Cette partie du projet, menée avec l’entreprise britannique Cambridge CMOS Sensors, devrait ainsi éviter aux malades de se piquer régulièrement. A suivre.