Ecrire par la pensée

Dicter un texte par la pensée : ce n’est pas de la science-fiction, mais bien une réalité grâce aux travaux de scientifiques comme ceux réalisés dans l’équipe « Vision and Brain Signal Processing » (ViBS) du Gipsa-Lab sur les Interfaces Cerveau-Machine (ICM). Ces dernières sont des systèmes de liaison directe entre le cerveau et un ordinateur qui permettent à un individu de communiquer avec son environnement sans passer par l’action des nerfs périphériques et des muscles.

 

Au laboratoire GIPSA-lab, les travaux réalisés par Marco Congedo et Bertrand Rivet, consistent à interférer sur l’activité cérébrale des patients par le biais de stimuli (visuels le plus souvent), et d’analyser la réponse cérébrale pour en tirer une information. « L’exemple le plus connu est l’analyse des ondes de type P300, selon un protocole expérimental appelé P300 speller, explique Anne Guérin, responsable de l’équipe ViBS. La personne équipée d’un casque EEG* se concentre sur la lettre qu’elle veut épeler. Lorsque cette lettre apparaît à l’écran, cette onde cérébrale particulière est générée dans le cerveau du patient. L’onde P300  est détectée et interprétée en temps réel par la machine. » Bien sûr, il faut débarrasser le signal du « bruit ambiant », c’est-à-dire éliminer les ondes parasites émises par exemple lorsque la personne cligne des yeux. Au final, il est possible  d’écrire par la pensée, ou même de jouer à des jeux vidéo sans lever le petit doigt ni ouvrir la bouche.
Les applications concernent en particulier l’aide aux handicapés, pour permettre aux patients privés de leur capacité à communiquer et se mouvoir, de s’exprimer par le biais d’un ordinateur.

*    EEG : Eléctroencéphalogramme