Julien Bras, membre senior de l’IUF

Surfant sur le succès de la chaire Cellulose Valley de la Fondation Grenoble INP, dont l’objectif est de développer de nouveaux emballages performants et recyclables à partir de la cellulose avec le soutien de plusieurs industriels, Julien Bras, maître de conférences à Grenoble INP - Pagora et chercheur au LGP2*, a été nommé membre senior de l’IUF fin 2022, pour une durée de 5 ans. Il fait partie de la première promotion IUF d’un nouveau type de chaire baptisé « Innovation », qui a pour but de valoriser la recherche au service de l’innovation et du transfert technologique.
« Pour moi, cette délégation IUF vient en complément parfait de la chaire industrielle Cellulose Valley, créée dans la foulée de mon passage en disponibilité de deux ans chez Nestlé en Suisse pour participer à la création de la roadmap de l’institut de l’emballage, indique Julien Bras. Comme la précédente délégation IUF avait été un coup de pouce dans plusieurs projets ANR que je portais à l’époque, cette nouvelle distinction devrait me permettre de lancer des projets scientifiques pour une meilleure compréhension de la cellulose et des nanocelluloses. »

La cellulose, pas encore pleinement exploitée
Bien que traditionnellement utilisée depuis des siècles pour fabriquer textiles, papiers et cartons, la cellulose reste en effet un objet complexe n’ayant pas encore livré tous ses secrets. Cette matière produite en masse par la nature a tout pour répondre aux attentes de la société : elle est la seule matière à la fois biosourcée, biodégradable et recyclée. Elle peut servir à fabriquer des matériaux originaux et de nouveaux objets 3D pour, à terme, remplacer le plastique dans de nombreux application : films transparents, mousses de calage, objets rigides même comme les bouteilles et bouchons !  « En outre, on peut la solubiliser, la fonctionnaliser pour lui donner les propriétés adéquates : imperméabilité aux gaz, à l’eau et à la vapeur d’eau grâce à des traitements particuliers, ou moduler sa rigidité et son aspect en jouant sur les procédés de fibrillation ou la façon de sécher le matériau par exemple. »

Julien Bras, qui s’est mis en tête depuis qu’il a décidé de devenir chercheur de préparer l’ère de l’après-pétrole, entend initier des projets scientifiques pour avancer dans différents domaines. « Les challenges sont de trois types : mieux fonctionnaliser la cellulose grâce à la chimie, mieux la préparer en jouant sur des nouveaux procédés, et mieux caractériser ces nouveaux objets cellulosiques de plus en plus performants. » Parallèlement, le chercheur poursuit de nombreuses collaborations avec des industriels de toute la chaîne de valeur : fabricants de matériaux cellulosiques, transformateurs de cette cellulose en emballages notamment, et utilisateurs finaux. « Nous avons la chance au LGP2 d’entretenir des liens forts avec l’industrie, et d’avoir accès à des outils pilotes et des plateformes technologiques de haut niveau pour donner de la crédibilité à nos recherches. » Les collaborations avec les laboratoires internationaux sont également très riches, et le laboratoire a récemment accueilli une quarantaine de chercheurs et doctorants venus assister à la winter school de valorisation de la biomasse, animée par des enseignants venus de Suède, Finlande et d’Autriche.

*Agefpi, CNRS, Grenoble INP - UGA