Ce sont ses travaux dans le domaine de l’analyse et du traitement du signal appliqués à l’observation de la Terre qui lui ont valu d’être remarqué par l’IUF. Concrètement, il a proposé un projet interdisciplinaire visant à développer de nouvelles méthodes de traitement des données permettant de tenir compte à la fois des modèles issus des lois physiques, et des données réelles d’observation. L’utilisation conjointe de ces dernières est, en effet, encore un problème ouvert.
L’une des applications visées dans ce projet est « l’imagerie computationnelle » (computational imaging) où des capteurs d’images innovants sont conjointement développés avec des algorithmes de traitement du signal et des images, afin d’obtenir des acquisitions de très haute qualité permettant, par exemple, une meilleure surveillance de l’environnement.
Ainsi, Mauro Dalla Mura s’intéresse au couplage des capteurs hyperspectraux, dont des prototypes sont développés dans des laboratoires grenoblois, avec les algorithmes permettant d’extraire des informations pertinentes des images acquises. Contrairement aux techniques classiques d’imagerie optique, cette dernière produit toute une série d’images de la même scène, mais prises dans plusieurs centaines de longueurs d’onde différentes. Il est ainsi possible de mesurer l’information réfléchie dans toutes ces longueurs d’ondes couvrant les domaines du visible, de l’infra-rouge, voire du thermique. « Cette diversité d’information permet une caractérisation fine des propriétés physiques des scènes observées, explique le chercheur. Deux matériaux peuvent apparaître avec la même couleur mais correspondre en fait à des matériaux différents. Le capteur hyperspectral nous permet non seulement de les différencier, mais également de déterminer les proportions de chacun d’eux dans la scène. En revanche, les acquisitions brutes de ces prototypes d’imageurs ne sont pas directement compréhensibles et nécessitent une étape de traitement pour extraire l’information utile. »
Il applique notamment ses travaux à l’analyse d’images satellites, pour surveiller, par exemple, l’environnement, ou encore la teneur de l’atmosphère en certains gaz à effet serre. Le temps d’enseignement gagné grâce à sa nomination à l’IUF lui permettra de se consacrer entièrement à sa recherche.
*CNRS, Grenoble INP – UGA, UGA