En 2030, les technologies de l’information et de la communication (TIC) représenteront 21% de la demande globale en énergie là où elles ne représentaient que 8% en 2015. Le projet CIMITRANS vise à développer de nouveaux « Composants électroniques pour une transition numérique durable ». Plus précisément, il s’intéresse aux circuits millimétriques, c’est-à-dire dédiés aux applications de communication à haute fréquence comme la 6G, les radars automobiles, certains capteurs dans le domaine de la santé, ou encore les communications très haut débit des data center, dont la consommation explose.
Deux composants nouveaux
Un des volets de ce projet consiste à réduire la consommation des circuits dédiés à ces applications en développant des composants énergétiquement efficaces pour les communications à très haut débit. « L’idée est de développer un amplificateur large bande, une des briques élémentaires essentielles pour les datas centers, capable de transmettre plus de données à consommation équivalente, précise Sylvain Bourdel, chercheur au TIMA et porteur du projet. Nous visons d’augmenter la bande passante d’une décade pour une énergie donnée, afin de réduire d’autant les temps de communication. » Notons qu’en 20 ans, la consommation des composants électroniques a été divisée par 100. Malgré cela, la consommation énergétique des outils électroniques ne cesse d’exploser, en raison des usages que nous en faisons.
Le deuxième volet du projet CIMITRANS vise à développer des composants électroniques de base plus durables et plus polyvalents. « L’enjeu réside ici dans le développement de techniques de test et de reconfigurabilité, qui sont la clé pour réduire le nombre de composants nécessaires dans un circuit. On peut également en augmenter la durée de vie en ajustant leurs performances au gré des besoins ou de leur vieillissement. Pour déterminer les paramètres de fonctionnement optimaux, on utilise des algorithmes d’intelligence artificielle. » Le financement obtenu dans le cadre de France 2030 permettra de recruter plusieurs doctorants sur ces thématiques dès septembre 2024.
*CNRS, Grenoble INP – UGA, UGA