Témoignage de Boris Supiot, ingénieur AREVA
Quel est votre parcours ?
Diplômé de Grenoble INP - Phelma en 2004, j'ai choisi une spécialité en physique nucléaire. Ma motivation initiale était ma curiosité pour cette discipline, qui traite de l'infiniment petit et qui me paraissait échapper ainsi au sens commun. De fil en aiguille, et bien qu'étant au départ attiré par une carrière scientifique, je me suis rendu compte que l'industrie pouvait continuer à combler ma curiosité tout en offrant d'autres attraits.
J'ai donc commencé à travailler dans le domaine de la neutronique et de la thermo-hydraulique, pour AREVA. J'ai ensuite travaillé pendant 3 ans comme ingénieur projet chez ATMEA, une joint venture entre AREVA et Mitsubishi, sur la conception d'un réacteur nucléaire en collaboration avec des équipes françaises, allemandes et japonaises.
Aujourd'hui, toujours chez AREVA, je suis passé du côté de la construction de réacteurs : la construction d'une centrale demande en effet l'appui de nombreuses entreprises spécialisées dans la mécanique, l'électronique, le génie civil, etc. qui vont sur un chantier, assembler les différents équipements. C'est un travail tout aussi intéressant que celui de la conception - et donc du bureau d'étude - car nous sommes au plus près du terrain.
En parallèle de mes activités professionnelles, je suis également membre d'une association très dynamique du secteur, la SFEN (Société Française d'Energie Nucléaire). Sa section SFEN Jeune Génération (www.sfenjg.org ) rassemble des jeunes professionnels venus de toutes les entreprises du nucléaire (AREVA, CEA², EDF, GDF-SUEZ, etc.). Nous y menons de nombreuses actions, comme l'organisation de visites, des interviews de personnalités ou encore une grande conférence internationale intitulée Atoms for the Future. C'est une formidable opportunité pour y rencontrer nos collègues dans un cadre convivial.
Inciteriez-vous les futurs ingénieurs à travailler dans ce domaine ?
Bien sur ! Les métiers du nucléaire sont passionnants. Il y en a pour tous les goûts : réflexion, action, international,... La diversité des métiers dans le domaine est très grande, et on peut changer au cours de sa carrière, que ce soit dans la neutronique, la mécanique, le génie civil, l'informatique, etc. Ces changements sont très valorisants. Et si on le souhaite, on peut travailler sur des projets, ou encore s'orienter vers le marketing ou des fonctions commerciales. Le tout en France ou à l'international.
Bref, c'est vraiment riche !
Avez-vous un message à adresser aux détracteurs du nucléaire ?
Je leur recommanderais de ne pas se tromper d'adversaire. Le nucléaire permet de contribuer à limiter le problème de l'effet de serre. Ainsi, la France produit un 1 kWh en rejetant 80 g de CO2, tandis que pour la même quantité d'électricité produite, l'Allemagne en rejette cinq fois plus. Sur le plan économique, le nucléaire parce qu'il produit de l'électricité à des couts les plus bas constitue un véritable atout pour nos entreprises et un avantage pour les particuliers. Le problème des déchets, souvent souligné, peut être réglé de différentes manières et de nombreux ingénieurs travaillent d'ailleurs sur le sujet. De plus, contrairement à toutes les formes d'énergie carbonée (pétrole, .....) les déchets du nucléaire sont très contrôlés. Lorsque tout est mis en œuvre pour en assurer la sûreté, le nucléaire est une source d'énergie indispensable si nous voulons enfin réconcilier développement économique et respect de l'environnement.
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