Fort du succès du lancement d’Amicalsat en septembre 2020, le CSUG s’apprête à lancer un nouvel objet dans l’espace. Cet été, c’est un dispositif de communication pour l’Internet des Objets mis au point à Grenoble qui sera lancé à bord d’une fusée Space X depuis Cap Canaveral. « Pour ce projet, nous n’avons pas fabriqué le satellite, mais acheté une place à bord du nanosatellite Stork développé par la société polonaise SatRevolution qui embarquera plusieurs dispositifs aux côtés du nôtre, explique Mathieu Barthélémy, directeur du CSUG. Cela présente l’avantage d’être beaucoup moins cher que de développer un nanosatellite complet. »
Le dispositif qui partira cet été est une carte de communication radio selon un protocole de communication sans fil bas débit et basse consommation mis au point à Grenoble (LoRa de Semtech) et doté d’une antenne, pour un volume total de 300 cm3. Baptisé Thingsat, ce dispositif permet de communiquer avec des objets isolés au sol, telles des bouées en mer dotées de capteurs qui mesurent un niveau d’eau ou une température. « Avec Thingsat, nous proposons une solution de réception de ces informations lorsque le satellite passe au-dessus de la bouée, et de retransmission des données récoltées lorsqu’il passe au-dessus du centre de recherche concerné. »
En collaboration avec le LIG**, l’IMEP-LAHC***, l’institut Paul Emile Victor et l’Université de Polynésie, le CSUG a développé la carte électronique et fait en sorte qu’elle soit compatible avec les conditions rencontrées dans l’espace. Plusieurs industriels se sont associés au projet, comme Air Liquide, qui est intéressé par Thingsat pour relever des positions et des niveaux de pression dans des containers de gaz en mer sur bateaux.
Projet sur fond de crise sanitaire
Intégralement réalisé à distance, le projet a fait intervenir des personnels de Grenoble INP - UGA et des étudiants de différentes écoles et filières (Grenoble INP - Ensimag, UGA, Grenoble INP - Phelma, UGA, Grenoble INP - Polytech, PHITEM, IUT 1 GMP et GEII). Malgré les contraintes liées à la crise sanitaire, il a été bouclé en 18 mois, dans les délais impartis : le modèle de vol est livré, le dispositif a été testé en conditions vibratoires et intégré dans le nanosatellite, qui sera livré au lanceur dans les jours qui viennent. Dans un premier temps des tests seront effectués pour vérifier la fonctionnalité du dispositif, avant de mettre en œuvre les collaborations concrètes avec les industriels.
Déjà, d’autres projets sont dans les tuyaux. En 2022, le nanosatellite QlevEr Sat, développé avec le soutien en mécénat de Teledyne e2v, permettra de surveiller l’évolution de la déforestation grâce à un imageur et un système embarqué de traitement des images par intelligence artificielle. En 2023, ce sera au tour d’ATISE de se propulser en orbite avec son spectromètre dédié à l’étude des aurores boréales.
Partenaires du projet :
Académiques : CSUG, LIG, IMEP-LAHC, IPEV, Université de Polynésie
Industriels : Air Liquide, SpaceAble
*Grenoble INP – UGA, UGA
**CNRS, Grenoble INP – UGA, UGA, Inria
***CNRS, Grenoble INP - UGA, UGA, université Savoie Mont Blanc