Grenoble INP Rubrique Recherche 2022

Vers une chimie biosourcée

L’industrie papetière, qui produit chaque année près de 150 millions de tonnes de cellulose à partir de bois pour en faire de la cellulose, produit l’énergie dont elle a besoin en brûlant les sous-produits de cette opération. En rognant sur sa production d’électricité, elle pourrait mieux valoriser ces derniers, et notamment exploiter les hémicelluloses qui constituent 20 à 25 % de la matière végétale, et une partie de la lignine qui représente 30% du bois.

 

A Grenoble INP - Pagora, et au Laboratoire de Génie des Procédés Papetiers (LGP2) en particulier, plusieurs projets sont en cours sur les différentes manières d’atteindre cet objectif. L’équipe "Bioraffinerie : chimie et écoprocédés" travaille sur les procédés d’extraction de la matière, qui est classiquement solubilisée et brûlée lors de la fabrication de la pâte à papier, et sur sa valorisation en bioproduits, biomatériaux ou biocarburants. "L’idée est de récupérer les hémicelluloses sous différentes formes avant qu’elles ne soient dégradées, explique Christine Chirat, maître de conférences à Grenoble INP - Pagora et responsable de l’équipe Bioraffinerie : Chimie et Eco-procédés au LGP2. De ces hémicelluloses, on peut notamment extraire des monomères de sucres dont la nature et les utilisations potentielles varient selon l’essence de bois". Les sucres dérivés des hémicelluloses peuvent par exemple être valorisés en tensioactifs (voir encadré projet Sucrol), en bioéthanol, ou en plastiques "verts" comme c’est le cas dans le cadre du projet Polywood engagé en 2012 en partenariat avec Schneider Electric.
Un important projet est en cours avec le CEA Liten,  Enerlig, sur la gazéification de la lignine pour la production d’énergie et de composés phénoliques. Enfin, plusieurs projets visent à purifier la cellulose pour des applications chimiques et textiles.



 

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