De nombreux déchets abandonnés depuis des décennies
Le projet s’attaque au problème des déchets accumulés qui jonchent l’Everest depuis des années, abandonnés sur place par de nombreuses expéditions. Pour ce faire, les volontaires s’attellent à construire un centre de recyclage dans la vallée du Khumbu au pied de l’Everest, et plus précisément au sein du village de Pangboche, perché à 4000 mètres d’altitude. Il s’agit du dernier village avant le camp de base de l’Everest, qui, envahi par les déchets, abrite une décharge.
Construire un centre de recyclage
Alors que les équipes précédentes ont travaillé à la remise en état des machines permettant de mettre en place le recyclage d’une partie d’un plastique, l’enjeu est désormais de pérenniser l’électrification du village notamment pour les faire tourner.
Pour cela, les étudiant·es ont installé des panneaux solaires, aidés notamment par un enseignant de l’école pour alimenter en électricité un broyeur chargé de transformer les déchets plastiques en petits copeaux, une machine à injection qui chauffe et injecte des copeaux dans un moule afin de créer des petits objets et enfin une sheetpress qui permet de fabriquer des plaques de plastique de 1 m de côté. Des plaques qui sont ensuite découpées, assemblées ou encore pliées afin de créer des objets en tous genre comme des chaises, des étagères, des tables, des tuiles, des planches à découper.
Le deuxième enjeu est de construire le centre lui-même : un premier bâtiment qui accueillera les machines de recyclages puis un second qui servira de point de vente, de stockage et d’accueil et sensibilisation pour les touristes et alpinistes de passage. C’est pour participer à ce projet de construction que des étudiant·es de l’ENSAG ont rejoint l’aventure.
A plus long terme, l’ambition est de recycler plus de déchets et surtout de traiter du plastique type polyéthylène téréphtalate (PET) grâce à l’acquisition d’une centrifugeuse. Le PET est notamment connu pour être la matière qui constitue les bouteilles en plastique depuis les années 90.
Une implantation locale
Le centre sera situé sur la parcelle d’un habitant. Le projet est totalement inclusif et les étudiant·es ont associé la population locale : toutes les décisions sont prises en concertation. Les élèves travaillent également en partenariat avec la SPCC*, principale organisation chargée de la gestion des déchets dans la région de Khumbu, qui devrait d’ailleurs les épauler auprès des autorités du parc national pour l’obtention du permis de construire. En effet, cette construction demande de nombreuses démarches administratives complexes auprès de multiples acteurs : la municipalité, le parc national...
Le recyclage mais aussi la sensibilisation en amont
Le volet de sensibilisation est inhérent au projet, non seulement afin de traiter les déchets présents mais aussi pour mieux prévenir la pollution en amont. Une des formes que prend cette sensibilisation est la vente aux touristes de petits Yaks moulés en plastique recyclé à partir des déchets récoltés sur la montagne. La vente de ces objets permettra de financer 2 employés afin de de faire fonctionner le centre.
Le second bâtiment et la nouvelle machine permettront donc au projet de trouver une nouvelle ampleur en augmentant en continu le volume de déchets traités tout en pérennisant ce centre de recyclage.
Une recherche de financements active et continue
Bien entendu les ambitions du projet nécessitent constamment de trouver de nouveaux financements. Cette recherche active de financement par les équipes successives s’appuie sur une étude de faisabilité et un business plan. Bénéficiant de dons privés ou de Fondations (Fondation de la mer et Fondation Grenoble INP) l’association est en partie financée grâce à l‘Everestille.
Ce challenge, organisé chaque année par l’association au printemps, est une course basée sur le principe de l’Everesting, discipline qui consiste à réaliser plusieurs montées sur le même itinéraire afin de réaliser le dénivelé du Mont Everest. Déclinée en version grenobloise, l’Everestille s’attaque à l’emblématique site de la Bastille.
Cette année se sont 286 participants qui ont relevé le défi pour 6 finishers, 5 hommes et une femme. Au total 89 Everest ont été gravi pour un total de 2 936 bastilles soit 766 296 m de dénivelé positif !
Retrouvez Tri Haut :
* Sagarmatha Pollution Control Committee