Du film de ski au film de sensibilisation grand public
Etudiants en école d’ingénierie à Grenoble dans le domaine de la conception de produits, Aymeric et Léo rêvaient de profiter d’une année de césure pour aller skier en Norvège et ont proposé à Nathan de se joindre à l’aventure. Passionné de photos et de montage vidéo, Léo a eu rapidement l’idée d’en faire un film.
Sensibilisés aux conséquences du réchauffement climatique, particulièrement en milieu montagnard, et à son impact sur les glaciers, ils ont rapidement eu l’idée d’en faire le thème du film afin de rendre cette réalité accessible au plus grand public. Fervents pratiquants de la montagne, ils n’avaient pas réalisé pleinement l’impact du changement climatique sur les glaciers et les montagnes : «
nous nous sommes dit que si nous n’avions pas conscience de cet impact, personne ne devait être au courant ! ». C’est ainsi qu’ils ont décidé de réaliser «
un film concret sur le terrain qui parle à tout le monde ». Sans alarmer, l’idée était donc d’aller voir sur place, d’échanger avec les habitant·es du pays et de voir comment ils et elles s’adaptent en comparant deux milieux : les Alpes et la montagne norvégienne.
Une préparation de longue haleine
Si, à la genèse du projet, les trois compagnons envisageaient de comparer les Andes et la Norvège, la maturation de leurs réflexions les ont poussés à plutôt étudier ce qui était à leur portée : les Alpes. «
Comme c’est plus proche, c’est plus évocateur pour le grand public. Avec du recul, cela nous parait beaucoup plus cohérent. » Dans le même ordre d’idée, ils ont décidé de rejoindre la Norvège par leurs propres moyens en aménageant un van. Ils ont donc aménagé leur maison sur roue de A à Z en un mois seulement, s’appuyant sur leur débrouillardise, leurs compétences d’ingénieur et la plateforme pédagogique
GINOVA*.
Financés, par la
Fondation Grenoble INP, l’association
Protect Our Winters, une campagne de crowfunding et des fonds personnels, ils ont également eu recours à des sponsors pour le matériel technique nécessaire à une expédition au-delà du cercle polaire.
Nos trois compères ont également bénéficié de l’aide d’un ancien formateur au CAF* de Grenoble de 75 ans qui leur a partagé sa connaissance des expéditions en haute montagne et au Groenland lors d’un séjour de 4 jours dans le Queyras (Hautes-Alpes).
Une expédition hivernale au-delà du cercle polaire
Départ pour la Norvège en février 2023. Après quelques galères sur les routes et une blessure pour Aymeric les incitant à revoir leurs objectifs, ils ont persévéré et réalisé leur expédition en ski, équipés de traineaux. La découverte des populations locales, de la pêche sous glace et des aurores boréales fut un dépaysement au-delà de leurs attentes. «
Même au-delà du cercle polaire, les populations locales commencent à parler du printemps en février et l’hiver chaud et humide ! »
Une traversée des Alpes en 70 jours avec 20 kg sur le dos
A peine rentrés en France, ils ont enchainé avec la seconde partie du projet : une traversée des Alpes à pied en autonomie. «
Prendre la première douche au bout de 8 jours après avoir marché 6 à 11h chaque jour sous la pluie nécessite un moral d’acier ! » Après quelques mauvaises rencontres en Autriche, ils atteignent le Liechtenstein début mars, un moment fort, concrétisant leur avancée après 35 jours de marche.
Les échanges au cœur du projet et du film
Les échanges avec les populations alpines et norvégiennes furent très variés : «
nous avons rencontré des gens très sensibilisés au changement climatique et d’autres plus sceptiques, voire pensant que cela peut avoir un impact positif sur leur quotidien, notamment en Norvège. » C’est pour cela que le but du film est d’informer et de constater la réalité du changement climatique. «
Même si 99% de l’énergie en Norvège est verte, les habitant.es sont parfois moins sensibilisés que nous notamment sur la question du gaspillage. Cela nous a fortement surpris. Nous avons des approches et visions variées sur les aspects du changement climatique d’un pays à l’autre, mais c’est un même futur qui nous attend ! ».
Un festival de la césure engagée pour faire pousser des projets
Bergers et bergères, montagnard.es, scientifiques, jeunes et moins jeunes, le film retrace donc toutes ces rencontres, ces confrontations de milieux et de points de vue et sera projeté pour la première fois, vendredi 15 décembre à 18h à l’Auditorium Grenoble INP – UGA.
Espérant faire des émules, nos 3 jeunes étudiants ingénieurs incitent leurs pairs à aller au bout de leurs rêves pour eux et la planète. «
Quand on a 22 ans et qu’on a la « niaque », il n’y a pas grand-chose qui puisse nous arrêter ! ». Et pour soutenir et mettre en lumière tous ces jeunes engagés pour l’avenir, ils sont en train d’organiser à Grenoble le premier «
festival de la césure engagée ». «
Grenoble INP - UGA nous donne l’opportunité de consacrer un an à nos projets, alors c’est le moment d’y aller ! ».
A découvrir le vendredi 15 décembre !!
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Billetterie pour le festival de la césure engagée
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